Plaidoyer pour une ville verte

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A l’heure ou la banquise et le bitume fondent sous l’ardeur du soleil, planter des végétaux pourrait bien s’avérer être une réponse à l’emballement climatique. Certes modeste, mais qui signalerait une prise de conscience. Sans parler du plaisir de déguster sa propre production !

Halte à la surchauffe !

On a pu constater que la température en ville et dans un bois situé à proximité varie parfois de 5-6°C. De même, y compris dans un centre-ville, il suffit de se placer sous l’ombre d’un seul arbre pour constater que la température baisse et qu’à la moindre brise, les feuilles bougent, créant un micro-climat. Dans le même esprit, sur un balcon, une terrasse ou une cour d’immeuble l’effet est sensiblement identique. Les immeubles stockent la chaleur solaire et chaque tâche verte freine cet effet d’augmentation de la température. D’après une étude de l’UNEP (1), dans les rues encaissées de Londres et Montréal, le verdissement a permis d’abaisser la température :

  • De 1,7 à 2,1 °C sur les toits des bâtiments si les murs sont végétalisés (lierre)
  • De 3 à 3,8 °C si, en plus des murs, les toitures sont végétalisées (herbacées et lierre).

Des végétaux sains en ville ?

La question mérite d’être posée ! Jardiner en milieu urbain permet-il d’obtenir une récolte qui ne soit pas polluée ? De nombreuses personnes se sont posé la question de la qualité des plantes qui figurent à notre menu lorsqu’elles sont cultivées en milieu urbain. Premier point : ces végétaux sont dépourvus des pesticides véhiculés en campagne par l’eau de pluie, les cours d’eau ou l’air. En ville il est très facile de cultiver des plantes sans utiliser le moindre pesticide nocif. Deuxième point : question santé, les effets négatifs se situent surtout au niveau de la respiration. C’est bien l’air qui porte les particules émises par les voitures, bus, etc. En clair les particules nocives se retrouvent bien plus actives dans l’air que dans les plantes que nous mangeons.

Par ailleurs, l’effet de la pollution urbaine varie beaucoup en fonction de l’emplacement de notre lieu de résidence. La qualité de l’air augmente si l’on vit à proximité d’une rue peu fréquentée ou si notre appartement se situe en hauteur plutôt qu’au rez-de-chaussée. Enfin, le fait de cultiver en sac, pot, bac, nécessite l’utilisation d’un bon terreau humifère (riche en déchets organiques bien décomposés), de préférence bio, dans lequel les polluants sont inexistants.

Potager_pollution

Oui au recyclage !

Les jardiniers urbains interrogés sont unanimes : la pratique de leur loisir les a conduit à modifier leur regard. Ils renouent avec leurs racines, améliorent leur pratique jour après jour et s’attachent à ces plantes qu’ils suivent depuis la naissance. Jardiner s’accompagne d’une série de transformations. Les déchets végétaux issus de la cuisine sont compostés. Il suffit pour cela de disposer d’un récipient dont le volume équivaut à peu près à celui d’une grande poubelle et qui dispose d’un couvercle ce qui permet de limiter l’évaporation quand il fait chaud et d’empêcher de « noyer » le compost lorsqu’il pleut. Les jardiniers urbains qui ne possèdent pas de jardin peuvent composter leurs déchets avec un compost de type bokashi. Les échanges deviennent sinon nécessaires, du moins utiles, pour répondre aux questions liées à la culture de ses plantes. Lorsque le jardinier urbain prend conscience qu’il peut récolter quasiment toute l’année tout en limitant la hausse des températures dans son appartement… il ne boude pas son plaisir !

(1) Pour en savoir plus : http://www.lesentreprisesdupaysage.fr/documents-efficy/07%20COMMUNICATION/Guide%20climat/Guide%20climat%20septembre%202015/Unep-Climat-newcharte-Sept-2015.pdf?id=7897

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