Semer ou planter des légumes en décembre c’est possible !

Permacool est une jardinerie urbaine en ligne. Cet article fait partie de nos actualités et conseils.

Le jardinier peut se faire plaisir, sauf là où l’hiver est rude, en mettant en culture des légumes dont la récolte sera précoce. L’idéal pour y parvenir consiste à démarrer la culture sous abri. N’oublions pas que des légumes sur rebord de fenêtre, balcon et terrasse… c’est également possible!

La fève: où les hivers sont doux

Dans les régions aux hivers doux, la fève peut se semer après trempage pendant 6 heures dans de l’eau en novembre-décembre. En pratique sont concernées la Bretagne, le midi de la France et d’autres régions côtières où le thermomètre ne descend pas, pendant plusieurs jours, au-delà de -3 à -5 °C. Pour les lieux où les hivers avoisinent ces températures en les dépassant légèrement, il peut suffire de protéger les semis par un voile d’hivernage ou un voile de forçage (vendus en jardinerie). Le semis peut se faire en poquet de 4-5 graines disposés tous les 20 cm sur la ligne, l’espacement entre les lignes étant de 40-50 cm. Le semis peut aussi se faire dans un grand pot. La profondeur du semis, dans chacun des deux cas, est de 3 à 5 cm. Pour les jardiniers qui doutent, il suffit de reporter le semis au mois de janvier-mars. Au stade 20 cm, butter (après désherbage) ce qui va assurer la stabilité des plants. L’intérêt du semis automnal est double : d’une part les plants installent leur système racinaire avec efficacité dans le terreau, ce qui les rend précoces ; la récolte s’effectue avec environ un mois d’avance. D’autre part ces plants primeurs sont moins attaqués par les pucerons.

L’ail en terre drainante

C’est en terre ameublie, drainante, que l’ail peut être mis en culture avant l’hiver. En terre humide et froide mieux vaut reporter cette opération à la période février-mars. En terre présentant des caractéristiques intermédiaires, l’idéal consiste à planter sur le sommet d’une butte (haute de 10 à 15 cm). Ainsi l’excès d’eau sera évacué assez rapidement après la pluie. Les caïeux (bourgeon qui se développe à partir du bulbe) sont prélevés à la périphérie de la tête d’ail car ils produisent les plus généreuses des futures têtes. Chacun est planté jusqu’à ce que l’on ne voie que son extrémité pointue au ras de terre. Sa base émet alors des jeunes racines en nombre: une pousse verte apparaît au bout de 8-15 jours, selon la météo. Les lignes sont distantes de 35 cm environ et chaque bulbe est séparé du suivant, sur la ligne, de 15 cm environ. Sur terrasse, balcon, rebord de fenêtre, il est également possible de planter en pot; l’idée est de choisir un récipient suffisamment grand (20 à 30 cm de diamètre). L’ail étant très résistant à la chaleur, il ne nécessite que des apports d’eau faibles. La culture sous abri donne aussi de bons résultats. Les excès d’eau sont alors le cadet des soucis du jardinier!

Transplanter la mâche et autres salades

La Quintinie, jardinier attitré de Louis XIV, ne mâche pas ses mots dans la définition qu’il donne de la… mâche: « Salade sauvage et rustique, aussi la fait-on rarement paraître en bonne compagnie. » Aujourd’hui, finies les coquetteries de cour, la mâche si fine au palais est hautement appréciée des jardiniers et gourmets. Nos lointains ancêtres ne la boudaient d’ailleurs pas! Aux alentours des campements des tribus de la Préhistoire, dans toute l’Europe tempérée et méridionale en retrouve la trace de la “doucette”. Cette fin d’automne est tout indiquée pour transplanter la mâche semée sous abri… à moins que vous n’en trouviez sur le marché ou en jardinerie vendue en mini-motte ou godet. L’écartement entre plants, dans tous les sens est de 12 cm environ. Dans le même esprit, transplantez les salades d’hiver (romaine, batavia…).